L'ère du « prêt-à-porter » économique a fait son temps Pour une vision « constructiviste »

Les nouvelles ne parlent que de crise, de chômage, d'inégalités croissantes, d'économies erratiques, de flambée des prix, d'un état hystérique de consommation, de pénurie de certains biens de première nécessité, de spéculation, de menaces écologiques, etc. Bref, le désenchantement est généralisé.
Face à un tel contexte, une forte pression sociale qui orchestre certains mouvements et met la pression sur le gouvernement où tout devient «urgent» ! Les manifestations, les grèves, ont pratiquement touché tous les domaines et réclament tous « d'urgence » des solutions ! Que faire ? Toute la question est là !
Dans un tel contexte où tout est «urgent », il serait vain de penser «priorités » surtout que la complexité se manifeste le plus souvent sous les traits de l'incertain, de l'enchevêtré, de l'instable, de l'inconnu et parfois sous forme de ruptures brutales ! Par exemple, dire que le chômage est prioritaire et d'autres domaines « non» est une logique « peu pertinente » qui pourrait condamner les autres domaines, créateurs d'emploi !
La « folie » des modèles !
Aussi, il ne s'agit pas de calquer ou de « greffer » des modèles au risque de tomber dans l'échec. Le bon sens, dit, si on applique un modèle, qui a déjà échoué et que l'on s'attend voir d'autres résultats c'est qu'on est dans « la folie de l'erreur» (à moins que le succès se manifeste par miracle ou par magie!). Et, ce ne sont pas les exemples « de folie » qui manquaient notamment dans la santé et dans l'éducation ! Tout modèle qui prétend rester valable quelles que soient les conditions est, « peu » ou même non «efficace ». En effet, un modèle n'est pas toujours le reflet de la réalité mais une construction de l'esprit (logico-mathématique) avec tous les ingrédients de l'activité humaine. Ces modèles pourraient servir de base pour s'y inspirer et aboutir à des modèles qui répondent le mieux aux besoins d'une économie donnée. Ceci dit, les solutions doivent toucher notre manière de penser et nos modes de réflexion.
Une vision « constructiviste »
Dans notre contexte « révolutionnaire » et de crise généralisée, il convient d'adopter un mode de pensée « constructiviste» proactif, qui conçoive le futur à partir du présent et qui réponde le mieux, aux besoins actuels et futurs du pays en tenant compte de ses tendances d'évolution, de ses spécificités, de ses caractéristiques, de ses ressources, de ses capacités, de ses limites, de ses forces et de ses potentialités. Il s'agit d'entreprendre une vision globale, une logique d'ensemble qui admet l'économique, le social, le politique, le technologique, l écologique, le culturel, comme « un tout indissociable » inter relié et dynamique autrement dit, un système qui n'est pas réductible à la simple agrégation de ses constituants élémentaires mais créateur de valeur ajoutée additionnelle.
Un plan de développement économique fédérateur et intégré
En somme cette vision globale devrait aboutir à un plan de développement économique réaliste, réalisable et spécifique qui intègre tous les secteurs et les régions (mieux encore les pôles économiques) dans une logique de « puzzle » qui fait que si une pièce est négligée ou même collée de travers, « le puzzle » perdrait de son sens ! Par ailleurs privilégier un secteur ou une région au détriment d'autres, conduit forcément aux déséquilibres à terme.
L'espace économique est aussi d'une grande importance. Plus il est étendu, plus il serait fédérateur de ressources et créateur de synergie à tous les niveaux. Faut –il abandonner une vision régionale limitative d'opportunité et privilégier une logique de pôles économiques (nord, centre et sud) permettant une fructueuse alliance stratégique et une meilleure cohésion sociale et économique des régions.
Par ailleurs, il importe de miser sur l'infrastructure, sur un système éducatif mobilisateur d'intelligence, de l'auto –société, d'esprit d'initiative et de créativité sans nier la contribution décisive des technologies de l'information et de la communication. Aussi faut-il stimuler la recherche et le développement pour moderniser et rénover certains domaines notamment l'agriculture et le tourisme et créer de nouveaux créneaux et sources de croissance pour une économie à plus forte valeur ajoutée économique, sociale, institutionnelle, culturelle, environnementale et esthétique.
L'enjeu : gouvernance et prise de conscience
Le mode gestion d'un tel projet de développement est aussi important que sa conception et sa mise en œuvre. Son efficacité reste tributaire d'une bonne gouvernance assurant la mobilisation des ressources, le pilotage, la coordination, la cohérence, l'autonomie, la flexibilité, l'apprentissage, la créativité, l'anticipation et la régulation à des niveaux imbriqués. Cette gouvernance devrait faire preuve de crédibilité de transparence pour inspirer confiance et susciter l'engagement de tous.
Cette bonne gouvernance ne suffit pas si elle n'est pas accompagnée d'un processus de changement mental et comportemental et d'une prise de conscience individuelle et collective !

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